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Métavers, quand la science-fiction rejoint la réalité

Métavers, quand la science-fiction rejoint la réalité

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Vous avez probablement entendu parler du métavers, même de loin. C’est quoi, ce truc virtuel qui excite tant les géants comme Meta, Microsoft et consorts ? Certains y voient une utopie, d’autre une dystopie. Bon, essayons d’y voir plus clair.

Vous venez de sortir d’une réunion, et vous allez faire du shopping. Vous rentrez dans votre villa, profitez de la vue sur votre piscine immense, puis vous changez de tenue et rejoignez vos amis pour un concert. Vous dansez, transpirez et criez tous en chœur en buvant des bières. Quelle soirée géniale ! Un peu fatigués ? Allez, au dodo. Vous retirez votre casque, vos capteurs, et quittez votre avatar. Vous voilà de retour dans la vraie vie. Vous venez de passer quelques heures dans le métavers tel que le décrit Mark Zuckerberg, patron de Meta. Et donc de Facebook, entre autres. Selon lui, le métavers sera « un ensemble d’espaces virtuels où vous pouvez créer et explorer avec d’autres personnes qui ne sont pas dans le même espace physique que vous. Vous pourrez passer du temps avec des amis, travailler, jouer, apprendre, faire du shopping, créer et plus encore ».

Une idée sortie tout droit d’un roman

Ce terme de « Métavers », contraction de « meta » (signifiant « au-delà ») et « univers », est apparu pour la première fois dans un roman de science-fiction, Snow Crash (Le Samouraï virtuel, en version française), écrit par Neal Stephenson. Les personnages pénètrent dans le métavers grâce à leurs avatars. C’est aussi le cas dans le roman Ready Player One de Ernest Cline, adapté au cinéma par Steven Spielberg. Un futur proche dans lequel il est possible d’échapper à la réalité en plongeant dans un univers numérique parallèle, connecté au monde réel. Pour que cet univers fonctionne, il doit être totalement immersif. Le « joueur » doit pouvoir sentir grâce à des capteurs sensoriels, ressentir grâce à un casque de réalité virtuelle, et marcher grâce à un tapis roulant. Le groupe Meta travaille même sur un projet de lunettes de vue à réalité augmentée.

Les premiers métavers existent déjà

Le métavers unique dans lequel se projette Mark Zuckerberg n’existe pas encore, bien que l’entreprise y travaille. Toutefois, la définition de ce terme dépend des interprétations. On peut considérer que toutes les applications réunissant des personnes réelles dans un univers virtuel sont des métavers. A ce titre, il en existe déjà, et les fans du jeu vidéo en ligne Fortnite ont pu en goûter les premières saveurs. Autres exemples : le rappeur Travis Scott a fait, pendant le confinement d’avril 2020, un concert virtuel via un avatar. Il a réuni 28 millions de personnes ! Sur Big Screen, vous allez au cinéma et intéragissez avec les autres spectateurs, vous achetez du popcorn digital et vous pouvez même lancer des tomates sur l’écran. Sur VR chat, vous pouvez vous déplacer et passer des portails pour accéder à des espaces de jeu ou de discussion.
Mais le projet qui se rapproche le plus du métavers global, même s’il reste beaucoup à améliorer, c’est la plateforme de réalité virtuelle Horizon Worlds. Créée par le groupe Meta, elle vous permet d’enfiler un casque et plonger dans un monde parallèle. Explorer, se faire des amis, jouer, intéragir avec des manettes. Vous pouvez aussi passer sur Horizon Venues pour assister à des évènements (concert, exposition…). Ou bien, sur Horizon Workrooms, pour télétravailler en équipe. Le patron de Facebook souhaite d’ailleurs développer ce concept pour faire l’école dans le métavers…

Utopie ou dystopie ?

La plupart des directions artistiques dans les métavers proposés offrent un design très lisse, arrondi et coloré. La promesse d’un monde meilleur ? Des limites semblent pourtant se poser. Déjà, je ne sais pas vous, mais moi, quitte à échapper à la réalité, j’aimerais autant devenir une exploratrice de l’espace et découvrir des centaines de mondes en prenant des trous de ver. Et techniquement, un métavers unique supposerait que l’interopérabilité soit absolue entre les supports et les entreprises concurrentes. Pas gagné. Ensuite, comment réguler les comportements des personnes qui se cachent derrière des avatars ? Sur Horizon Venues, Meta a déjà dû mettre en place un système de bulle virtuelle dans laquelle le participant peut se retirer si quelqu’un l’importune… Impossible de faire l’impasse aussi sur l’impact écologique, car il faudra bien fabriquer les équipements et utiliser de l’énergie pour faire fonctionner cet univers numérique. Sans compter que la conquête du Métavers par les grandes entreprises poussera encore à la surconsommation individuelle. Cette liste des dérives possibles n’est pas exhaustive mais, ce qui est sûr, c’est que si le Métavers se développe bien, il impliquera de véritables enjeux sociétaux.

Pour aller plus loin :
France TV Info : on vous explique ce qu’est le métavers

Vidéo : le métavers en 3 questions, Le temps

Vidéo : qu’est-ce que le métavers ? Culture G